daniel locus | ||||||
Vidéo-installations / Vidéos
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2021 |
Uchronisme |
vidéo - durée 6'19“ /boucle - format 12/9 HD - avril 2021 | ||||
“Uchronisme, la dernière vidéo de Daniel Locus, a pour terreau cette « horizontalité numérique de l’espace public ». Elle l’accompagne tout en prenant son contre-pied. Si le débat médiatique fonctionne selon le principe de la simplification et de l’opposition, l’artiste fait le choix de l’addition, tout en multipliant les équivoques. Vêtu de noir et encagoulé tel un black bloc, un personnage fait irruption dans un jardin évoquant un maquis pour brandir des panneaux de manifestation. Ceux-ci ne comportent aucune ébauche de programme, pas même un slogan. Il s’agit exclusivement de concepts dont le suffixe en -isme (suprématisme dégagisme, pangolisme, sionisme, sexisme, etc.) trahit tant leur maniabilité que les impasses discursives qu’ils continuent à former. Autant de références prêtes à l’emploi, susceptibles d’alimenter la mobilisation, agissant comme modèle et rpoussoir. Comme pour en accentuer ironiquement l’inanité, Daniel Locus associe à ces néologismes idéologiques des ismes issus de l’histoire de l’art ou des sciences : “futurisme“ et “strabisme“ ou encore “cyclisme“, “triolisme“, “journalisme“. Boucle sans fin accompagnée, en bas de l’image, d’un texte déroulant évoquant les bandeaux de dépêches des chaînes d’info en continu. Point de message à proprement parler, mais une suite de mots en lien direct avec l’urgence des débats sur l’actualité : gaz de schiste, journaliste équilibriste, dominant ou invisible, incantations écologiques, journée des maires, sommet du climat, Mark Zuckerberg, bien-pensant… A cela s’ajoute une voix off, égrenant tel un Sisyphe robotique tous les -ismes recensés par l’artiste. L’image, les textes et la voix sont autant de stimuli saturant les réserves symboliques du spectateur, formant une sorte de mantra, hypnotique et quelque peu déespéré. Le titre donné à l’œuvre, Uchronisme, ouvre néanmoins une autre porte, plus équivoque, substituant l’urgence à la fiction, comme pour déréaliser plus encore l’ancrage médiatique à partir duquel, qu’on le veuille ou non, s’articulent nos vies et s’échafaudent nos représentations.“ Benoit Dusart - L’art même n° 85, p 57- 2021 |
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"Uchronisme“, Daniel Locus' latest video, has grounded this "digital horizontality of public space". She accompanies him while taking his opposite view. If the media debate works according to the principle of simplification and opposition, the artist chooses the addition, while multiplying the ambiguities. Dressed in black and hooded like a black block, a character bursts into a garden reminiscent of a maquis to brandish protest signs. These do not include any draft program, not even a slogan. These are exclusively concepts whose suffix in -ism (suprematism degagism, pangolism, Zionism, sexism, etc.) betrays both their maneuverability and the discursive impasses that they continue to form. So many ready-to-use references, likely to fuel mobilization, acting as a model and a pusher. As if to ironically accentuate their inanity, Daniel Locus associates these ideological neologisms with isms from the history of art or science: "futurism" and "strabismus" or even "cycling", "threesomes", "journalism “. Endless loop accompanied, at the bottom of the image, by a scrolling text evoking the news banners of continuous news channels. No message strictly speaking, but a series of words directly related to the urgency of the debates on the news: shale gas, tightrope walker, dominant or invisible, journalist, ecological incantations, mayors' day, climate summit, Mark Zuckerberg , well-meaning… To this is added a voice-over, shelling like a robotic Sisyphus all the -isms listed by the artist. The image, the texts and the voice are all stimuli saturating the symbolic reserves of the spectator, forming a kind of mantra, hypnotic and somewhat desperate. The title given to the work, Uchronisme, nevertheless opens another, more equivocal door, substituting urgency for fiction, as if to further derealize the media anchorage from which, whether we like it or not, articulate our lives and construct our representations.“ Benoit Dusart - L’art même n° 85, p 57- 2021
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